mercredi 3 avril 2013

L'importance de la lumière dans les oeuvres d'Hopper


Et si le sujet d’Edward Hopper n’était pas cela, l’Amérique, mais la lumière ? Pas la lumière d’Amérique, la lumière tout court. « Ma peinture sembla se cristalliser quand je me mis à la gravure » dit-il*. 
Et effectivement, tout semble déjà là dans son œuvre gravé, petit et splendide, une vision composée en masses d’ombre et de lumière, on y devine déjà la couleur de ses toiles suivantes. Une lumière construite et cependant implacablement réelle, qui modèle et retranscrit l’espace en aplats vibrants, en blocs de couleurs intenses , étonnante et splendide palette de couleurs, très franches mais jamais pures. 


Rien d’impressionniste là-dedans, pas de volute ni de chatoiements, rien d’instantané : la lumière d’Edward Hopper est une matière sans cesse retravaillée, dense, palpitante, une matière abstraite et vivante. On pense alors à Rothko.

La lumière, qu'il affirmait vouloir peindre plus que "les gestes et les grimaces des gens". En clôture du parcours est accroché Soleil dans une chambre vide, l'un de ses derniers tableaux. Un simple jeu d'ombre et de clarté se découpant sur des murs, empreint de spiritualité.

 A 31 ans, il doit sa première reconnaissance commerciale à Sailing, un voilier, vendu à l’Armory show. Jusque là, il a vécu de son activité d’illustrateur publicitaire. 

Tout change en 1924. Il rapporte une série d’aquarelles de Gloucester, villégiature d’artistes en Nouvelle-Angleterre.

 Des vues extérieures de bâtisses, dans le style des pionniers américains. La critique encense son exposition au Brooklyn Museum of Arts.


 A 40 ans passés, il peut se consacrer pleinement à son art. Le couple qu’il forme désormais avec Josephine s’installe dans un atelier de Washington square, dans le quartier de Greenwich village.

 Paysages urbains, lignes architecturales traversées d’un trait de lumière, néons projetés sur les murs des brownstones new-yorkais se succèdent dans ses toiles.
Avant même de séjourner dans la Ville Lumière, Hopper découvre les photographies d’Eugène Atget. Leur éclairage intimiste, quasi métaphysique, captation de la métamorphose de quartiers parisiens voués à la démolition , se retrouve dans les tableaux du monument de l’art figuratif américain. 

A ses yeux : 
« Paris est une belle et élégante cité, presque trop policée et charmante comparée au désordre brutal de New York. » Pareille harmonie architecturale l’enchante : « Pas une seule note de couleur ne fait dissonance avec les tonalités éteintes des façades. » 





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